L'acquisition de la continence - Le contrôle sphynctérien 🚽✨🧻

Le terme d'apprentissage de la propreté n'est pas forcément correct (et pourtant qu'est-ce qu'on a pu l'entendre !), on parle plutôt de comment l'enfant va développer le contrôle de ses sphyncters ou acquérir la continence. Un processus qui demande du temps et qui n'apparaît pas toujours au même âge chez les petits. On peut le rappeler à nouveau et je le mets en gras souligné : chaque enfant a son propre rythme !

Alors s'il-vous-plaît, surtout pas de précipitation au risque de voir un échec cuisant se profiler. Vous risquez de frustrer votre enfant, nuire à son développement affectif ou voir se développer des effets sur sa santé future (constipation, énurésie, incontinence diurne). Après quelques lectures approfondies et enrichissantes de part et d'autre, je vais mettre dans cet article les pistes les plus intéressantes pour vous, chers parents lecteurs. Un conseil et il est très simple: patience, persévérance et bonne humeur !

En premier lieu, nous ne pouvons pas apprendre à un enfant à contrôler ses sphyncters. Et non! Parents, vous êtes là pour accompagner et encadrer cette acquisition et nous, professionnel-les de la petite enfance, nous suivons votre démarche menée par vous en premiers. Il faut avant tout que votre enfant soit prêt. Prêt physiologiquement et psychologiquement. L'aquisition intervient entre l'âge de 2 ans et 4 ans. Plus rarement avant. C'est un processus qui prend généralement de 3 à 6 mois en moyenne.

Comment savoir si votre enfant est prêt ?

Voici quelques signes :

• Il va lui-même vers son petit pot et s’assoit dessus tout seul.
• Il marche, court, monte et descend des marches en alternant chaque pied.
• Il se déshabille en partie sans votre aide.
• Il reste au sec pendant plusieurs heures (couche propre).
• Il vous dit quand sa couche est sale (ex. : il dit « pipi » ou « caca »).
• Il comprend les consignes simples, comme : « Va porter ceci à maman. »
• Il commence à exprimer ses besoins clairement et dit, par exemple : « Veux de l’eau. »
• Il se montre curieux à ce sujet, par exemple : il veut vous voir aller aux toilettes, il place son doudou sur le petit pot, il aime les histoires qui parlent de propreté, etc.

6 étapes clés :

1. Ne pas forcer

Tant que votre enfant n’est pas prêt, il est inutile de le forcer. De toute façon, cela ne pourrait que ralentir son apprentissage.

L'enfant commence par se retenir le jour. Pour la nuit, c'est bien plus tard (avant l'âge de 5 ans, il est rare qu'un enfant ait la maturité sphynctérienne suffisante pour se réveiller en pleine nuit, se lever et aller se soulager aux toilettes).

2. Le bon moment

Mieux vaut choisir un moment de la journée paisible et agréable. Beaucoup privélégie la saison estivale et c'est une très bonne idée. Les vêtements sont légers et faciles à retirer, l'enfant peut se balader les fesses à l'air. Pourquoi pas dans le jardin et hop ! Un pipi pour arroser les coccinelles. Le jeune enfant peut mieux se rendre compte de ce qui sort de lui et cela devient même amusant.

Surtout, il ne faut pas commencer à un moment stressant pour votre enfant, par exemple en même temps qu’un déménagement ou à l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite soeur. Avec un tel événement dans sa vie, mieux vaut attendre.

3. Le pot, un nouveau compagnon

Placez le pot toujours au même endroit, l'enfant aura besoin de son intimité même au plus jeune âge! On privéligie un endroit calme (souvent aux toilettes ou dans la salle de bain). Au tout début, ce sera un jeu. On peut inviter l'enfant à s'asseoir dessus même habillé ou d'y asseoir son doudou, sa poupée. On peut l'encourager d'y faire dedans pipi ou caca tout comme nous, nous faisons pipi ou caca dans les toilettes. Si vous avez des animaux de compagnie, vous pouvez lui montrer que eux aussi font pipi ou caca à des endroits appopriés.

L'enfant est désireux d'imiter à cet age-là!

Un petit endroit rien qu'à lui ça rassure ! Faites-en sorte que ses petits wc à lui soit agréable. Pensez à placer un petit tapis anti-glisse (et lavable plus pratique pour les petits accidents) sous son pot. Vous pourriez placer, dans ce petit coin pipiroom, un petit panier contenant : un petit livre sur le pot, un pot miniature et une poupée, des petites lingettes pour s'essuyer ou essuyer les fesses de la poupée, une couche. Vous pourriez aussi accrocher une photo d'un enfant sur son pot sur le mur. Vous pouvez lui mettre un peu de musique si vous avez un poste radio dans la salle de bain.

Au tout début, vous resterez à ses côtés sans manifester d'impatience, à chaque passage vous pourrez le féliciter et l'encourager même s'il n'y a aucune production.

Vous pourrez l'acclamer le jour ou l'enfant aura fait dedans sans accorder d'importance à son contenu... et oui ! Car l'enfant risque de se balader avec ses productions en guise de trésor national !

Si l'enfant refuse catégoriquement d'aller sur le pot durant ce processus, mieux vaut ne pas trop insister.

Il est déconseillé de commencer par les grandes toilettes même avec le plus beau des réducteurs dernier cri. En effet, l'enfant risquerait de se sentir en insécurité (des peurs de tomber dans le trou ou d'être aspirer par la chasse d'eau).

Un accident pipi se produit, n'en faite pas toute une histoire. Ce sont des choses qui arrivent. Restez zen !

4. La routine

Peu à peu, amenez votre enfant à s’asseoir sur le petit pot à des heures régulières : au réveil, après les repas et les collations ainsi qu’avant les siestes, le bain et le coucher.

Votre enfant se relève dès que vous l’asseyez? Suggérez-lui de rester un peu plus longtemps, mais pas plus de 5 minutes.

Évitez de lui donner un jouet lorsqu'il est est assis sur le pot. L’enfant doit se concentrer pendant quelques minutes sur la sensation d’une vessie qui a besoin de se vider ou d’une selle qui a besoin d’être éliminée, et un jouet pourrait le distraire. S’il ne se passe rien, laissez-le se relever et retourner jouer. Ne manifestez pas de déception et ne lui faites pas de remarques. Par contre, s’il fait ses besoins dans le pot, félicitez-le et complimentez-le.

5. La culotte en tissu

Votre enfant commence à utiliser le pot souvent? Ne lui mettez plus de couches pendant la journée. Il sera alors plus motivé à rester au sec s’il porte une culotte en tissu. Les couche-culottes du commerce, c'est bien c'est pratique pour les parents. Elles promettent tellement de confort que l'enfant n'a plus la sensation d'avoir souillé son linge. Un conseil, à utiliser très occasionnellement lors de déplacement, lors des siestes au début ou lorsque vous n'avez pas le choix et expliquez-le clairement à votre enfant. Mettez-lui des vêtements faciles à enlever et rappelez-lui souvent d’aller sur le petit pot. À son âge, c’est normal qu’il oublie de le faire, surtout s’il est concentré à jouer.

Bien sûr, il salira quelques culottes. Cela fait partie de l’apprentissage, alors ne le grondez pas. S’il vous le dit après l’avoir fait, félicitez-le quand même de vous avoir prévenu.

S’il a une série d’accidents peu après avoir commencé à porter une culotte, il devrait pouvoir recommencer à porter une couche sans éprouver de honte et sans être puni. Il ne faut d’ailleurs pas mettre trop d’accent sur les petits accidents et plutôt augmenter son estime de soi en l’encourageant de nouveau et en lui rappelant ses réussites. Insistez plutôt sur le fait que ce n’est pas grave et que vous l’aiderez à reconnaître le signal la prochaine fois. Si votre enfant a déjà réussi à bien utiliser le pot, cela ne peut que s’améliorer de jour en jour.

6. Plus de couche pour le dodo

Il reste propre toute la journée? Et sa couche est demeurée sèche pendant plusieurs siestes? Il est temps de la supprimer. Lorsque ce moment sera venu, appliquez la même méthode pour la nuit. D’ici là, même si vous lui mettez une couche pour dormir, encouragez-le à vous appeler s’il a envie d’aller sur le pot pendant la sieste ou la nuit (un deuxième pot accessible proche de son lit est idéal).

Et pour les sorties alors ?

Tant que vous n’êtes pas sûr de lui et que vous savez que vous sortez pour un bon moment, mettez-lui une couche ou une culotte d’entraînement. Mais si vous ne sortez que pour un court moment et si vous pouvez facilement avoir accès à des toilettes, osez!

Dites-lui d’aller sur le pot juste avant de partir et n’oubliez pas de prendre des vêtements de rechange. Si vous voyagez en voiture, apportez le petit pot avec vous, ainsi qu’une boîte de lingettes humides. Prévoyez des arrêts fréquents si vous parcourez une plus longue distance. Ne le faites pas trop boire juste avant le départ.

Si votre enfant refuse d'aller à la selle sur son pot

Si votre tout-petit ne veut pas faire caca sur le pot, laissez-le faire ses selles dans une couche. Sinon, il risque de se retenir et de devenir constipé. La constipation peut causer des douleurs au moment d’aller à la selle. Si votre enfant a mal, il lui faudra encore plus de temps pour devenir propre. Quand il sera prêt, il ira sur le pot tout seul. D’ailleurs, il sera très fier de vous montrer son premier caca.

Hygiène

Un enfant ne peut pas s’essuyer seul correctement avant l’âge de 4 ans. Jusque-là, votre tout-petit a donc besoin de votre aide. N’oubliez pas que les filles doivent s’essuyer de l’avant vers l’arrière pour éviter que les selles entrent en contact avec la vulve. Si cela se produisait, une infection pourrait survenir. Enseignez les bonnes techniques d’hygiène à votre enfant et rappelez-lui qu’il doit toujours se laver les mains après être allé aux toilettes.

On retient :

• Un tout-petit doit être prêt physiologiquement et psychologiquement. Le processus se produit en général entre 2 et 4 ans.
• Il ne faut pas forcer un enfant, mais plutôt suivre son rythme et lui faire confiance.
• Si l’enfant fait pipi ou caca dans sa culotte, il ne faut pas le gronder ni le punir. Si cela est nécessaire, il devrait aussi pouvoir recommencer à porter une couche sans éprouver de honte.